DIRECTIVE SUR LA DISTRIBUTION D’ASSURANCES — MARCHÉ IRLANDAIS

DIRECTIVE SUR LA DISTRIBUTION D’ASSURANCES :
QUELS IMPACTS AU LENDEMAIN DE LA VAGUE NORMATIVE ? L’AVIS DE NOS AVOCATS EUROPEENS

Irlande — Peter Lennon, RDJ

Quels sont les points saillants de la trans­po­si­tion de la DDA dans votre pays ? 

Il y en a un cer­tain nombre, la plu­part ayant trait à la rela­tion entre inter­mé­diaires et consom­ma­teurs. En effet, cette Direc­tive est par­ti­cu­liè­re­ment axée sur l’in­for­ma­tion devant être pro­di­guée à ces der­niers lors de la sous­crip­tion du contrat d’assurance, et sur la for­ma­tion du per­son­nel des inter­mé­diaires, afin de s’as­su­rer qu’ils mai­trisent les pro­duits qu’ils vendent. C’est l’un des points saillants de la trans­po­si­tion de la DDA en Irlande.

Un autre point saillant qui peut être mis en exergue est le ren­for­ce­ment des exi­gences rela­tives à l’assurance de Res­pon­sa­bi­li­té Civile pro­fes­sion­nelle offerte aux inter­mé­diaires d’assurance, et la néces­si­té de veiller à ce qu’il soient bien assu­rés selon ces nou­velles normes.

Enfin, la mise en œuvre de la DDA est un défi consis­tant à déter­mi­ner votre propre iden­ti­té : êtes-vous un concep­teur de pro­duits d’assurance ? Un inter­mé­diaire ? Toutes ces ques­tions repré­sentent un réel chal­lenge pour les inter­mé­diaires que CGPA Europe assure en Irlande, qui doivent désor­mais appré­hen­der leur rôle au plus juste, en adé­qua­tion avec la Directive.

De nou­velles caté­go­ries d’intermédiaires ont-elles vu le jour depuis l’entrée en vigueur de DDA ?

Je ne pense pas que les caté­go­ries d’in­ter­mé­diaires d’assurance qui exis­taient jusque-là aient chan­gé, et je ne pense pas non-plus que de nou­velles caté­go­ries aient émer­gé. Tou­te­fois, est appa­ru un cer­tain phé­no­mène de « caté­go­ri­sa­tion » au sein même des inter­mé­diaires d’assurance. Je pense en effet que les cour­tiers « de détail » et tous ceux qui vendent direc­te­ment des contrats d’as­su­rance (qui relèvent de la Direc­tive) consti­tuent une nou­velle caté­go­rie. Mais ce sont selon moi sur­tout ceux qui vendent des pro­duits d’assurance Vie et Retraite ou des pro­duits d’investissements qui sont désor­mais mieux iden­ti­fiés qu’auparavant.

Ces chan­ge­ments sont-ils posi­tifs pour la RC pro des inter­mé­diaires, ou syno­nymes de nou­veaux risques de mise en causes selon vous ? 

Je pense que chaque Direc­tive emporte son lot d’avantages et d’inconvénients. Il est clair que la DDA implique des avan­tages non-négli­geables en termes de for­ma­tion, de stan­dar­di­sa­tion de la docu­men­ta­tion et de confor­mi­té de l’in­for­ma­tion à four­nir aux clients.

Tou­te­fois, le non-res­pect de ces nou­velles dis­po­si­tions consti­tue­ra poten­tiel­le­ment un angle d’attaque sup­plé­men­taire pour les assu­rés sou­hai­tant mettre en cause la res­pon­sa­bi­li­té civile pro­fes­sion­nelle des intermédiaires.

Les inter­mé­diaires sont-ils prêts à mettre ces chan­ge­ments en pra­tique ?

Je ne pense pas que le mar­ché des inter­mé­diaires d’as­su­rance soit aus­si prêt qu’il aurait dû l’être, mais il s’adaptera sans aucun doute à tous ces changements.

Il s’agit d’un défi de taille pour les inter­mé­diaires d’assurance, alors que l’on parle en ce moment même à Bruxelles de nou­veaux chan­ge­ments consis­tant à élar­gir le champ de la Directive.